Utiliser la création d'un tiers n'est pas sans risque au regard des droits de propriété intellectuelle, aussi nous vous invitons à bien identifier quels sont les droits susceptibles de porter sur la création que vous voulez réutiliser.
Quels sont les différents droits portant sur la création ?
- Les droits d'auteur (difficile à repérer au premier regard, à la différence de la mention "r" existant aux États-Unis) ;
- Les droits de marque (marque verbale, marque figurative ou complexe, marque semi-figurative). Une marque est enregistrée auprès de l'INPI. Ce dépôt de marques permet de protéger la marque en France, ou dans l'Union européenne si la marque est communautaire, ou à l'international. Il est facile d'identifier le propriétaire d'une marque en faisant une recherche d'antériorité sur le site de l'INPI ;
- Les droits de dessins et modèles (prise en compte des éléments graphiques de deux ou trois dimensions selon qu'il s'agisse d'un dessin ou d'un modèle) ;
- Le brevet (procédé ou produit apportant une nouvelle solution technique). Une invention n'est protégeable que si son inventeur ou celui qui l'exploite à déposer un brevet.
Quelles sont les durées de protection en France pour les droits enregistrés ?
- Pour les droits d'auteur : Le droit moral de l'auteur est perpétuel et se perdure au profit de ses ayant droits même si l'œuvre est tombée dans le domaine public. Par conséquent, toute personne qui souhaite utiliser une œuvre protégée doit respecter son intégrité et sa paternité (citer le nom de l'auteur de l'œuvre). Les droits d’exploitation sont respectés durant toute la vie de l’auteur et perdure pendant 70 ans à compter de sa mort. Passé ce délai, l’œuvre entre dans le domaine public et peut être librement exploitée ;
- Pour une marque : 10 ans, renouvelable indéfiniment ;
- Pour les dessins et modèles : 5 ans, renouvelable 4 fois (donc 25 ans au maximum) ;
- Pour un brevet : 20 ans, non renouvelable.
Quelles sont les démarches à réaliser pour pouvoir utiliser la création d'un tiers ?
Si vous connaissez l'auteur ou le titulaire des droits, vous pouvez lui demander l'autorisation d'utiliser sa création. L'autorisation doit être donnée par écrit et préciser la destination, les supports, les droits cédés, la durée, le territoire d’exploitation et éventuellement le montant de la compensation financière. Cette autorisation d'usage constitue une licence de droit ou une cession de droits selon que les droits sont concédés pour un temps ou sont vendus.
Si vous ne connaissez pas l'auteur ou le titulaire des droits, vous pouvez rechercher, tout seul, le nom de l'auteur ou à défaut, faire appel à un avocat ou un conseil en propriété industrielle.
Sachez qu'utiliser une œuvre sans demander à l'auteur son autorisation, vous expose à d'éventuelles sanctions. En effet, toute exploitation d'une création sans y avoir été préalablement autorisé constitue une "contrefaçon". L'auteur peut saisir le tribunal par voie d'action en contrefaçon afin d'obtenir réparation de son préjudice.
Généralement, le litige se résoudra à l'amiable (Décret n°2015-282 du 11 mars 2015).
Parfois, une œuvre est soumise à une licence libre. L'œuvre placée sous licence libre n'est pas libre de droits, mais agencée par l'auteur, de façon à permettre certains usages qui, en temps normal, ne seraient pas permis. Il s'agit d'un contrat d'exploitation du droit d'auteur.
Il est par conséquent intéressant de savoir si l'œuvre est soumise à un régime de licence libre et de connaître les caractéristiques de cette licence.
Enfin, certaines utilisations de l'œuvre ne nécessitent aucune autorisation de l'auteur. Il s'agit des exceptions au droit d'auteur, pouvant consister en : la courte citation, l'exception pédagogique ou d'information, la copie privée et la représentation privée dans un cercle de famille ...).