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Quels sont les enjeux de la directive « Copyright » ?3 min read
Le 12 septembre dernier, le Parlement européen a voté le projet de loi sur les droits d'auteur pour le numérique après de nombreux débats et contestations. La directive sur le droit d'auteur vise à mieux encadrer le copyright et à limiter la contrefaçon. Pour ce faire, le texte prévoit la mise en place de plateformes […]

Le 12 septembre dernier, le Parlement européen a voté le projet de loi sur les droits d'auteur pour le numérique après de nombreux débats et contestations.

La directive sur le droit d'auteur vise à mieux encadrer le copyright et à limiter la contrefaçon. Pour ce faire, le texte prévoit la mise en place de plateformes de filtrage automatisées.

En juin, les eurodéputés avaient rejeté le projet, demandant massivement sa modification. Les changements ont été apportés, même si en pratique, elles restent minimes et qu'elles peuvent pénaliser les utilisateurs.

Composé de 24 articles donnant lieu à débat, le projet de Directive « copyright » est complexe et nécessite d'être interprété.

La législation européenne sur le droit auteur qui est applicable jusqu'à lors est celle de 2001. Elle vise à protéger les auteurs et leurs ayants droit contre l'exploitation des œuvres par les tiers.

Mais le cadre juridique de protection des droits d'auteur n'est plus adapté à l'ère du numérique. Aussi, il a fallu adopter un nouveau cadre juridique composé de divers dispositifs techniques pour lutter contre les usages non autorisés de contenus protégés.

Aussi, la Commission européenne a présenté en septembre 2016 un projet de directive plus contraignant et protecteur des droits d'auteur sur Internet.

Voyons de plus près deux articles ayant donné lieu à quelques débats :

  • L'article 11

L'article 11 tend à conférer aux éditeurs de presse un "droit voisin" des droits d'auteur bien que les contenus diffusés ne soient pas "originaux". Aussi, les éditeurs devraient pouvoir réclamer des droits aux plateformes de partage proposant un lien hypertexte vers leurs contenus à partir du moment où il y a un titre suivi d'un court extrait. Les éditeurs de presse pourront, ainsi, demander une contrepartie financière aux plateformes numériques pour la publication et l'indexation de leurs contenus.

  • L'article 13

Dans la version initiale, les plates-formes diffusant des contenus téléchargés par les internautes devaient prendre des mesures appropriées pour faire respecter leurs accords avec les titulaires de droits à partir du moment où les contenus téléchargés reproduisaient des œuvres protégées.

Les plates-formes devaient conclure des contrats de licence avec les titulaires de droits ou sociétés de gestion collective pour la diffusion, par les utilisateurs, de contenus protégés par le droit d'auteur.

De même, un filtrage de contenus devrait être lié à certains logiciels de filtrage à l'image de Content ID utilisé par YouTube pour supprimer des contenus protégés par le droit d'auteur.

Jusqu'à présent, les contenus protégés par le droit d’auteur pouvaient faire être utilisés par des tiers sous couvert d'être des exceptions prévues par le Code de la propriété intellectuelle (le droit à la critique, le droit à la parodie ou le droit à l’information).

Mais avec la Directive Copyright, certaines exceptions au droit d'auteur pourraient être "écartées" par les logiciels de filtrage et limiter la liberté d'expression des internautes.

Face aux nombreuses contestations donnant lieu à débat, le Parlement européen a précisé que le texte renforcerait les responsabilités des plateformes en ce qui concerne la protection du droit d'auteur. Par contre, le simple partage d'hyperliens vers des articles, les petites-plateformes et les téléchargements non-commerciaux depuis des encyclopédies en ligne ou plateformes de logiciels libres ne sont plus concernés par les dispositions prévues par le texte.

Rappelons que le texte visait dans un premier temps à faire respecter le droit d'auteur sur Internet sans entraver la liberté d'expression.