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Le cadre juridique du jeu vidéo3 min read
Le jeu vidéo connaît un réel succès auprès d'un public de plus en plus large. Le jeu vidéo est la deuxième industrie culturelle après le secteur de l'édition. Mais que sait-on réellement du cadre juridique applicable au jeu vidéo ? Est-ce que le jeu vidéo est protégé par le droit d'auteur ? Un jeu vidéo […]

Le jeu vidéo connaît un réel succès auprès d'un public de plus en plus large.

Le jeu vidéo est la deuxième industrie culturelle après le secteur de l'édition. Mais que sait-on réellement du cadre juridique applicable au jeu vidéo ?

Est-ce que le jeu vidéo est protégé par le droit d'auteur ?

Un jeu vidéo est une œuvre de l'esprit, protégée par le droit d'auteur dès lors qu'elle présente une originalité et que cette originalité est empreinte de son auteur.

Bien qu'une œuvre soit protégée du seul fait de sa création, il n'en demeure pas moins essentiel de déposer son œuvre ou des composantes de son œuvre auprès de sociétés de gestion de droits d'auteur (SCAM, SACD, SNAC...), ou de l'Agence de Protection des Programmes.

Un jeu vidéo est constitué de diverses composante faisant l'objet chacune d'une protection par le droit à partir du moment où ces dernières sont originales (par exemple : la musique, le graphisme, le logiciel, le scénario ...).

Un jeu vidéo est une œuvre de collaboration au sens des dispositions de l'article L. 113-2 al. 1er du Code de Propriété Intellectuelle qui dispose qu’ « Est dite œuvre de collaboration, l’œuvre à la création de laquelle ont concouru plusieurs personnes physiques. ».

L’article L. 113-3 précise que « L’œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs. Ils doivent exercer leurs droits d’un commun accord. En cas de désaccord, il appartiendra à la juridiction civile de statuer. ».

Ainsi, toutes formes d’exploitation du jeu vidéo doivent être consenties par l’ensemble des coauteurs.

Il existe néanmoins une exception prévue à l'article L. 113- 3, al.4 et suiv. du CPI selon laquelle un coauteur peut exploiter séparément sa contribution personnelle s'il ne porte pas préjudice à l'exploitation de l'œuvre commune.

Par ailleurs, il est possible d'établir conventionnellement une répartition à parts égales des droits entre les coauteurs selon leur contribution respective et de prévoir des clauses de cession de droits d'auteur sur les différentes composantes du jeu.

Précisons qu'un jeu vidéo peut être qualifié d'œuvre collective si les contributions ont été réalisées sous la direction et le contrôle d'une seule personne, qui sera titulaire exclusif des droits d'auteur (article 113-2 du CPI). Ainsi, les contributions réalisées par un salarié sous la direction et le contrôle de son employeur ne donneront pas lieu à l'établissement d'un contrat de cession de droits d'auteur, mais feront l'objet d'une rémunération forfaitaire.

Le financement du jeu vidéo

Le jeu vidéo peut être apporté au capital d'une société, par le créateur, en tant que personne physique, qui sera soumis à l'impôt sur le revenu.

La société en création qui apporte le jeu se rémunère en principe en titres. L'imposition se fait sur la plus-value réalisée.

Pour pouvoir bénéficier du crédit d'impôt pour la création d'un jeu agréé, une demande d'agrément doit être faite auprès du Centre national du cinéma et de l'image animée.

Le crédit d'impôt est égal à 20% du montant total des dépenses occasionnées par la création du jeu (dotations aux amortissements des immobilisations créées ou acquises neuves, les rémunérations des co-auteurs, les dépenses de personnel, les dépenses de fonctionnement et les dépenses de sous-traitance). Le crédit d'impôt est une aide à la création.