De nombreux passionnés veulent avoir un rôle actif dans la création d'œuvres littéraires, musicales, et graphiques. Ils veulent écrire ou réécrire l'histoire de leurs personnages préférés, apporter des modifications dans les dialogues, et voir même redessiner les univers fantastiques. Mais qui sont-ils ? Au Japon, on les appelle les "dōjin " ou les fan games.
Qu'est-ce qu'un fan games ?
Si le terme de "fan" est facile à comprendre, il n'en est tout autrement pour les fans de jeux vidéo.
Le fan games est un jeu vidéo réalisé par un fan, un amateur, et dont la communication ne se réalise, pour l'essentiel, que sur Internet.
La réalisation d'un jeu amateur peut consister en des ajouts de fonctionnalité ou au développement complet du jeu, via des logiciels gratuits et accessibles.
Ces logiciels reposent sur des mécanismes qui permettent, sur un même modèle, de modifier les images, la musique, le gameplay et le scénario.
Il suffit de se créer un profil et de se lancer dans cette aventure créative et ludique.
Que se passe-t-il pour les droits d'auteur de l'œuvre originale ?
En principe, l'auteur de l'œuvre originale dispose sur sa création d'un droit moral et de droits patrimoniaux. Il peut autoriser ou interdire la reproduction ou la représentation de son œuvre ; il est de même pour toute adaptation de son œuvre.
Par conséquent, toute adaptation de l'œuvre doit faire l'objet d'une autorisation de l'auteur ou de ses ayants droit (70 ans après la mort de l'auteur).
Cette protection tend à s'appliquer aux personnages, à la musique, au graphisme et aux composantes du jeu.
Ainsi, les fan games, en tant qu'adaptations de l'œuvre originale, devraient faire l'objet d'une demande d'autorisation (sauf s'il s'agit d'une fan games parodique).
En pratique, les titulaires de droits d'auteur de l'œuvre original se trouvent confrontés à de nombreux obstacles relatifs à la recherche de leurs contrefaiseurs. Souvent, les internautes, qui créent des jeux d'amateur, choisissent des pseudonymes pour garder l'anonymat. Dès lors, la recherche peut s'avérer longue et infructueuse.
Bien souvent, les titulaires des droits recherchent patiemment tous les fan games ressemblant à leur création, et attendent quelques jours avant ou après la sortie de l'adaptation pour demande le retrait de cette œuvre dérivée.
Est-ce que les développeurs restreignent la création des fan games ?
Pour l'heure, les titulaires des droits d'auteur ne souhaitent pas renoncer à leurs droits et les amateurs ne souhaitent pas demander des autorisations pour pouvoir créer des fan games.
Quand bien même, les fan games ne présentent aucun but lucratif, il n'en demeure pas moins que les éléments constitutifs du jeu original sont protégés par le droit d'auteur et nécessitent un encadrement par le droit.
Cet encadrement juridique, sous l'angle du régime spécial de protection du jeu vidéo, devrait distinguer le seul ajout de la reprise intégrale du jeu original afin d'établir différentes sanctions selon l'étendue de la reprise.
Si la sanction apparaît pour certains comme la meilleure solution pour réduire les jeux d'amateur, il est tout autrement pour d'autres développeurs qui se rendent compte que la restriction n'apporte aucun profit et que les fan games ne font que donner un meilleur rayonnement à l'œuvre original.
Il arrive même que les œuvres dérivées connaissent un immense succès et fédère de nouvelles communautés autour du jeu original.
Certains développeurs vont au-delà de l'autorisation et proposent aux amateurs d'intégrer les fan games dans leur gamme de produits.